Produisons-nous des Chrétiens dépendants?
L’expression “accro à Jésus” est devenue une chanson, c’est un concept radical de la manière dont un chrétien devrait vivre. Mais il est plus fréquent pour nous d’être accros au culte du dimanche.
Le Seigneur m’a récemment parlé un matin au réveil et Il m’a dit : “Pourquoi est-ce que vous planez pendant les réunions, et puis vous vous dégonflez comme un soufflé qui retombe dès que la réunion est terminée ?” Et Il a commencé à me montrer pas seulement mon problème, mais le problème de beaucoup d’entre nous, y compris beaucoup de ministères.
Il y a quelques années, je ne comprenais pas comment certains évangélistes étaient capables de croire que Dieu allait faire des miracles extraordinaires dans leurs campagnes de guérison, mais n’arrivaient pas à Lui faire confiance de la même manière pour leurs finances. Si souvent, ils devaient recourir à des techniques humaines à la limite de la manipulation pour obtenir les finances nécessaires à la pratique de leur ministère. Parfois des mesures désespérées étaient prises pour trouver ces derniers dollars manquants permettant de ne pas couler. Je pratique un ministère itinérant depuis de longues années aujourd’hui, et j’ai fini par comprendre les écueils et les problèmes qui arrivent si facilement. Lorsque l’onction s’en va c’est tellement facile de retourner vers la chair.
Pour que nous ayons une super réunion ou un culte vraiment puissant nous avons besoin de recevoir l’onction de Dieu. Les gens peuvent arriver découragés et déprimés au culte, mais après avoir baigné dans l’onction et la présence de Dieu, ils repartent avec des ailes. Lorsque nous sommes témoin de ce phénomène, cela nous motive à prier pour une onction encore plus puissante et une plus grande manifestation de la puissance et de la présence de Dieu pour la réunion suivante, pour qu’il y ait encore plus de gens libérés.
Mais le danger, c’est que nous devenions accros aux réunions. Nous encourageons les gens à venir chercher leur dose le dimanche, et si cela ne suffit pas pour toute la semaine alors réunissons-nous le mercredi aussi pour continuer à planer. Ne me méprenez pas, je ne suis pas contre le fait d’avoir des réunions pleines d’onction aussi souvent que nécessaire. Quand un réveil arrive, les gens viennent aux réunions 4-5 fois par semaine. C’est génial, surtout que pendant si longtemps, dans tant d’églises, c’était un miracle d’obtenir que les gens viennent ne fût-ce que le dimanche, sans parler des autres réunions.
N’empêche qu’il y a bien un danger de rendre les gens dépendants. Ils se traînent pendant toute la semaine et ont besoin de venir le dimanche pour avoir leur dose.
Ca plane pour moi
Ma conviction est que nous devrions rester “high” tout le temps, pas seulement lors des réunions. Les réunions d’église ne sont pas sensées être des pompes à vélo. On gonfle les gens à bloc lors du culte, ils se dégonflent pendant la semaine, et puis on les regonfle le dimanche suivant. La volonté de Dieu, c’est que nous avancions vers la victoire de façon constante, et pas seulement quand nous percevons Sa présence ou Son onction.
Le dimanche matin nous recevons la révélation, et puis le lundi matin nous nous retrouvons face à la situation. Un vieil homme de foi a dit un jour : “Dieu a marié la révélation à la situation. Lors du culte du dimanche tu fais du lèche vitrine, tu vois toutes les choses que Dieu a mises à ta disposition, et puis le lundi tu dois aller les acheter pour t’en servir !”
Acquiers la vérité, et ne la vends pas (Proverbes 23:23). Nous avons tous été dans un centre commercial ou chez un concessionnaire de voitures, et déambulé en examinant la marchandise. Nous avons peut-être fantasmé en imaginant cette belle voiture flambant neuve devant notre porte, mais ça c’est de la fiction. Pour que cela devienne réalité, nous devons payer le prix.
Il y a un prix à payer pour être continuellement dans la joie, et être victorieux et puissant : être en accord avec Dieu.
La paix intérieure
La raison pour laquelle beaucoup d’entre nous ont du mal entre les réunions et passent d’un état où “ça plane pour moi” à une certaine morosité, c’est parce que nous ne sommes pas contents de notre sort. La société dans laquelle nous vivons crée d’éternels insatisfaits. Plus nous en avons, plus nous en voulons. Une personne croit que si seulement elle pouvait avoir une augmentation, tous ses problèmes financiers seraient résolus. Elle reçoit cette augmentation et du coup achète une plus belle voiture, ou une plus grande maison, et elle se retrouve à la case départ, face au même problème.
Si je passe mon temps à me lamenter en me demandant pourquoi je ne suis pas plus beau, ou plus brillant, ou pourquoi mon mariage n’est pas plus épanoui, pourquoi mes enfants ne sont pas plus obéissants, pourquoi ci ou pourquoi ça, je me rends la vie impossible. Alors j’attends le dimanche pour recevoir un peu d’encouragement. Tant de gens divorcent parce qu’ils n’ont pas trouvé le conjoint parfait, ou quittent leur boulot ou leur église parce “ça ne leur convenait plus.”
Bien souvent, nous fabriquons le fouet qui va nous battre. Nous demandons à nos enfants d’avoir une bonne attitude quand ils doivent nettoyer leur chambre ou sortir les poubelles, mais nous nous plaignons tout autant qu’eux quand c’est notre tour. Au lieu de louer Dieu et de L’adorer dans chaque situation, nous passons notre temps à râler et à nous plaindre pendant la semaine, et puis nous avons besoin de venir à l’église le dimanche pour être “regonflé” par le pasteur.
Lorsque nos pensées sont constamment négatives et nous ne sommes jamais contents, nous ouvrons la porte aux mauvais esprits. Par contre, si nous faisons en sorte de garder un cœur reconnaissant et de nous réjouir en toute chose, l’ennemi n’a plus de prise sur nous.
Dans les années ’70, ma femme Kathie et moi avons vécu pendant six semaines dans une hutte de terre au Kenya. Il n’y avait ni électricité, ni sanitaires, pas de chaise ou de fauteuil où s’asseoir et pas de bons petits plats. La vie était dure et nous comptions les jours avant de rentrer. Mais je me suis rendu compte que nous aurions pu vivre là pour le restant de nos jours si nous avions dû. Le confort et les commodités modernes sont agréables, mais notre paix intérieure ne dépend pas de ces choses-là.
Il y a tant de choses dont nous nous soucions dans cette société moderne qui ne valent même pas la peine qu’on s’y arrête. Tant que nous avons à manger, des vêtements sur le dos et un toit sur notre tête, nous devrions être contents. Tout le reste, c’est “la cerise sur le gâteau”.
Tant que nous avons nourriture et vêtement, nous nous en contenterons (1 Timothée 6:8). (Voir Hébreux 13:5 et Philippiens 4:11). Si nous faisons confiance à Dieu pour notre salut, pourquoi sommes-nous si nombreux à avoir peur que nos besoins matériels ne soient pas pris en compte ?
Lui qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses avec lui ? (Romains 8:32). Qui peut le plus peut le moins.
Nous désirons tous croître et grandir dans notre vie personnelle et notre ministère. Ce n’est pas un problème, mais si nous passons notre temps à rêver à demain plutôt qu’à nous amuser aujourd’hui, nous allons devenir comme cet âne à la poursuite de la carotte au bout du bâton.
La dépendance
Nous pouvons devenir tellement dépendants de ces réunions et de ce que nous y recevons qu’une fois qu’elles sont terminées nous pouvons carrément nous effondrer. Cela peut prendre quelques heures ou quelques jours, mais cela arrive. Cela arrive même aux prédicateurs. J’ai malheureusement entendu parler d’un grand évangéliste qui ne supportait plus les “creux” entre les réunions. Il avait besoin de planer tout le temps, alors il a commencé à boire et a fini par mourir alcoolique dans une chambre d’hôtel.
Quand le Seigneur m’a parlé ce matin-là, Il m’a donné un avertissement pour que je fasse attention à ne pas devenir moi-même un de ces “drogués du ministère”. Quand Pierre et Jean se rendirent au temple pour prier et furent accostés par un infirme qui leur demanda l’aumône, Pierre n’a pas répondu : “Jean, va chercher ta guitare pour que nous passions un peu de temps à louer et adorer, ensuite nous serons remplis d’onction et je pourrai prier pour cet homme.” Non, Pierre lui dit: Je n’ai ni argent ni or, mais ce que j’ai je te le donne : au nom de Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marche (Actes 3:6).
Lorsque nous nous rassemblons, beaucoup d’entre nous ont tant de besoins que nous commençons à nous appuyer sur certains dirigeants dévoués pour répondre à ces besoins. Pourtant, Paul a dit que lorsque nous nous réunissons, chacun d’entre nous a quelque chose à offrir :
Que faire donc, frères ? Lorsque vous vous assemblez, les uns ou les autres parmi vous ont-ils un cantique, une instruction, une révélation, une langue, une interprétation, que tout se fasse pour l’édification (1 Corinthiens 14:26).
Nous ne devrions pas venir aux réunions en nous attendant à chaque fois à ce que le pasteur nous “regonfle”, mais nous devrions venir avec suffisamment de bénédictions et d’onction personnelle pour encourager les autres. Ne délaissons pas nos réunions, mais encourageons-nous mutuellement, et cela d’autant plus que nous voyons se rapprocher le jour du Seigneur (Hébreux 10:25).
Bon, je ne suis pas différent des autres. J’aime énormément écouter quelqu’un prêcher sous l’onction. J’aime énormément être motivé et encouragé par des orateurs doués et passionnants. J’aime énormément écouter de la belle louange et me retrouver dans de grandes assemblées. J’aime énormément prêcher à des foules et être impliqué dans des campagnes et des réunions. J’aime énormément prier pour les enfants et les jeunes, et les voir ensuite prier pour les malades. J’aime énormément être témoin de miracles de salut, de délivrance et de guérison.
Mais Dieu ne se limite pas aux grands rassemblements ou aux campagnes. Il désire se manifester dans notre vie, notre foyer, notre famille. Si nous Lui faisons de la place, Son onction peut nous accompagner où que nous allions.
Apparemment, beaucoup d’églises ont trouvé profitable d’avoir des groupes de maison. Les gens portent les fardeaux les uns des autres, prient les uns pour les autres dans ces petits groupes et profitent d’une communion fraternelle plus approfondie en petit comité. Ils apprennent également à avoir une relation plus intime avec le Seigneur. Ceci est tout à fait biblique, l’église primitive se réunissant également dans les maisons (voir Actes 2:46).
Il y a déjà pas mal de temps, nous avons vécu un réveil qui a duré plusieurs années. C’était dans une église où la louange, l’adoration, le ministère et l’onction n’étaient pas confinés aux réunions officielles mais continuait dans de nombreuses maisons pendant la semaine. La communion fraternelle autour de l’évier de la cuisine, à faire la vaisselle ensemble, fut souvent l’occasion que Dieu choisissait pour venir honorer l’endroit de Sa présence. Et quand les réunions “officielles” commençaient, personne n’avait besoin d’être ressourcé car ce qui se passait dans les maisons se voyait maintenant collectivement à l’église. Le feu venait spontanément.
Aujourd’hui, je me rends mieux compte que le réveil dans les églises provient de vies transformées. Après tout, l’église n’est qu’un grand groupe de personnes : des célibataires, des adultes, des enfants et des familles assemblées ensemble.
Je dois croire ce que Dieu dit de moi. Je suis béni de Dieu, je suis Son enfant qu’Il aime, Il a un appel et une destinée merveilleuse pour moi, Il ne m’abandonnera jamais, et ma coupe déborde. Si vous croyez la même chose, alors votre coupe déborde aussi. Et si toute la famille de Christ croit la même chose, alors la coupe de chacun déborde et nous pouvons nous amuser à aller boire les uns chez les autres. Les personnes desséchées et assoiffées qui arriveront ne seront plus tant touchées par ce qui se passe sur l’estrade que par ce qui se passe dans toute l’assemblée autour d’eux.
Soyez richement bénis.
David Walters
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